Ronan entra dans l’établissement, c’était plus que superbe, il ne l’avait pas assez dit à la jolie propriétaire de l’endroit. Elle avait du goût et avait réussit à faire de cet endroit, un endroit accueillant et chaleureux, feutré juste comme il faut pour un endroit relaxant et convivial. Il adorait ce que sa chérie avait fait de son commerce. Il avait encore quelques papiers à lui faire signer, mais il était là pour autre chose aussi. Il avait envie de voir sa belle petite femme et il avait envie d’avoir son avis sur un rencontre prochaine qu’il comptait avoir avec sa nièce. Il était temps qu’il reprenne contact avec elle. Evangelyne était de son sang, il devait réagir et reprendre le lien qu’ils avaient lorsqu’elle était enfant. Il n’aurait jamais dû laisser le père de la fillette les séparer et l’empêcher de la voir. Il aurait dû faire vraiment mieux en tant qu’oncle et elle avait raison de lui en vouloir, mais tout ça avait assez duré. Elle avançait bien dans la bien, il n’y avait aucun doute, mais il voulait faire partit de sa vie.

Il regarda sa belle au téléphone, elle semblait être entre deux émotions. Elle semblait tendue, mais en même temps elle avait quelques accents plus joyeux. Elle parlait moitié Anglais, moitié Italien, donc elle devait parler avec quelqu’un de sa famille. Il attendit, il pouvait se montrer patient lorsqu’il le voulait et pour d’autre chose, il n’avait aucune patience. La vie pouvait être drôle non? Sa sœur l’exaspérait, avec elle, il n’avait aucune patience et elle le faisait sortir de ses gonds. Cette femme était complètement folle, heureusement que sa fille ne lui ressemblait en rien. En fait, sa nièce retenait plus de leur mère à lui et Alana, elle était une force de la nature qui avait vécu bien des épreuves et s’était sortie de tout ça la tête haute. Evy était de ce moule là. Elle était forte et avait une tête sur les épaules c’était sans contredit.

Lorsque Magdalena termina son appel et raccroche, il se rapprocha d’elle et alla l’embrasser. Heureusement, la femme d’affaire avait de bons employés, elle les avait bien formés. Elle n’avait donc aucun souci à se faire pendant qu’ils discuteraient dans le bureau de la jeune femme. Il y entraîna d’ailleurs la jeune femme, il déposa les dossiers sur le bureau de la jeune femme.

-Alors ma belle, tout va bien? Ton appel semblait te faire passer d’une émotion à l’autre, je me trompe?

Belle entrée en matière, lui aussi avait un sujet émotif à exposer, mais commencé par celui de sa belle lui donnerait le temps de réfléchir un peu plus à ce qu’il voulait dire dans cette situation. Il n’avait pas l’habitude de parler de ses sentiments et encore moins de ses erreurs et avec Evangelyne il avait fait plus qu’une erreur, il en avait fait une pelleter en fait et les pires. La jeune femme ne le considérait même plus comme son oncle, Liam le lui avait confirmé. Mais il devait lui parlé, lui dire pourquoi et il avait aussi des informations qu’elle voudrait peut-être sur Alana. Mais il préférait de loin commencer par entendre ce que Magda avait vécu comme journée et savoir si elle avait un problème avant de se lancer sur ses propres affaires.

Décidément, Magdalena passait une fort mauvaise journée. Un de ses masseurs s'était fracturé un poignet la veille en faisant du patin, une de ses filles s'étaient fait agresser par son client et ce dernier avait eu le temps de la malmener avant que Shane intervienne. Et pour couronner le tout, voilà qu'elle avait maintenant son frère au bout du fil pour lui annoncer la nouvelle lubie de leurs parents : Teresa allait prendre le premier avion en partance pour Philadelphie quand elle serait en état de voyager. Magda était heureuse à l'idée de voir sa sœur, là n'était pas la question! Comme toute bonne famille italienne, Magda était très proche de ses frères et sœurs et ça, même des milliers de kilomètres ne pourraient jamais rien y changer. Non, c'était les circonstances entourant l'arrivée de la benjamine qui la tourmentaient un peu. Magdalena redoutait un peu de voir sa sœur, cette dernière ne serait pas du tout enchantée d'être envoyée à Philadelphie contre son gré. Et là, Magda ne pensait même pas au fait que Tessa devrait être sous la surveillance de ses aînés. Magda et Massimo connaissaient assez bien leur sœur pour savoir que Teresa ne leur ferait pas de cadeaux.

D'un autre côté, Magda était d'avis que ses parents avaient bien fait. Il fallait absolument éloigner Tessa de cette tête brûlée de Pietro. Dès que Teresa lui avait dit qui était son tout nouveau petit ami, Magdalena avait levé les yeux au ciel. Elle n'était peut-être plus en Italie depuis longtemps maintenant, elle ne connaissait pas beaucoup Pietro, mais elle connaissait ses aînés. Cette famille était reconnue pour causer des tas de problèmes et faire la fête sans arrêt. Ce n'était décidément pas le genre de fréquentations que Tessa aurait entretenir. Qu'elle aie fini par faire des bêtises à force de fréquenter Pietro et ses copains, ça ne surprenait pas tellement Magda. Ce qui la surprenait par-contre, c'était de voir que ses parents n'avaient pas tenté de l'empêcher de passer du temps avec ce type et sa bande. Ou bien ils l'avaient fait et Tessa avait fait à sa tête? C'était probablement plus ce qui s'était passé. Jamais leur père n'aurait pu laisser sa petite dernière faire toutes les conneries qui lui passaient par la tête. Non, le patriarche Rossi était bien trop sévère pour laisser passer de telles choses. Quoique le bébé de la famille, ils l'avaient eu sur le tard et ils avaient choisit de relâcher la bride. Le problème, c'était qu'ils l'avaient peut-être trop laissée libre la petite Teresa.

Magda commençait à sentir la migraine arriver. Elle n'y était pas sujette en temps ordinaire, mais depuis le saut du lit, tout allait de travers et voilà maintenant qu'elle devait se faire à l'idée que la tornade Teresa allait faire des ravages. Comment leurs parents pouvaient-ils que Massimo et elle auraient la moindre autorité sur Tessa? Si la jeune fille n'avait rien voulu entendre venant de leurs parents, pourquoi serait-elle tout d'un coup plus portée à écouter ses aînés? C'était complètement dingue de penser que Teresa serait disposée à écouter leurs sages conseils. Enfin, si c'était ce que leur père avait décidé, ils devraient s'incliner et se plier de bonne grâce à sa dernière lubie. Magdalena se demandait par-contre comment sa mère avait accueillie cette annonce. Il n'y avait pas à dire, Teresa avait trouvé le moyen de faire vieillir leurs parents de 10 ans en quelques jours.

- On se voit quand alors? Il faudra aussi en discuter avec Gab, elle aussi se retrouve mêlée à tout ça. dit-elle en levant la tête pour voir qui entrait dans l'établissement.

Lorsqu'elle reconnu son petit ami – ça lui faisait tout drôle d’appeler Ronan son petit ami, il n'avait quand même pas 14 ans! - Magda lui fit un grand sourire avant de reporter son attention sur la réponse de son frère. Ils avaient rendez-vous le lendemain pour en discuter et prendre les décisions qui s'imposaient. La jeune femme termina son appel et raccrocha avant de pousser un long soupir de lassitude. Les jours à venir ne seraient pas faciles! Teresa ne tarderaient pas à débarquer à Philadelphie et il y avait des tas de dispositions à prendre à ce sujet-là. Et là, Magda n'osait même pas envisager comment sa sœur allait prendre le fait de devoir s'occuper éventuellement de deux bébés alors qu'elle-même venait d'en perdre un. Est-ce que le reste de la famille y avait réfléchi? Et puis, ils étaient plusieurs enfants, pourquoi se tournait-on systématiquement vers Massimo et elle à chaque fois que le temps tournait à l'orage? C'était à ne rien y comprendre. Enfin! Magda chassa ses pensées pour se concentrer sur Ronan qui s'approchait d'elle pour l'embrasser. Magda lui rendit son baiser juste avant que Ronan l’entraîne vers son bureau où il posa des dossiers. Quand il lui fit part de sa conversation téléphonique, Magdalena soupira de nouveau.

- Je t'ai déjà parlé de ma sœur Tessa, pas vrai? s'enquit Magda en se laissant tomber sur le canapé de son bureau en faisant signe à Ronan de s'installer à ses côtés. Le bébé de mes parents s'est mise dans le pétrin en fréquentant un type peu recommandable et mon père nous l'envoie à Massimo et moi pour lui remettre un peu de plomb dans la tête comme il dit.

Madga posa sa tête contre le dossier du canapé et ferma les yeux.

- Si je me fie à ce que Massimo m'a dit, mon père y tient mordicus, ma mère ne peut rien faire pour le faire changer d'avis et la principale intéressée a l'impression qu'on l'expatrie de force. Donc autant dire que ça ne l'emballe pas d'être envoyée ici contre son gré. ajouta-t-elle, les yeux toujours fermés. Mais pourtant, je suis très contente de la voir, ma famille me manque, mais j'aurais préféré retrouver notre bébé dans d'autres circonstances.

La jeune femme soupira, rouvrit les yeux et regarda son homme en souriant. Elle n'allait pas laisser tout ça gâcher son plaisir! Avec un peu de chance, son chéri aurait terminé sa journée et ils pourraient passer la soirée ensembles. Voire même la nuit!

- Et toi, tu as passé une bonne journée?

Ronan s’installa aux côtés de sa jolie petite amie, elle semblait un peu dépassée par les événements. Il s’agissait de sa sœur, Teresa. Elle lui raconta un peu les circonstances du « parachutage » de la cadette de la famille en Amérique. Il semblerait que celle-ci ce soit mise dans le pétrin et avait besoin d’une remise à l’ordre. Remise à l’ordre qui revenait à Magdalena et Massimo. C’était drôle tout de même comme situation, le Parrain de la mafia et la maquerelle qui se retrouvait redresseur fraternelle pour la petite dernière. Mais en même temps, ils avaient deux positions de tête, de leader, ce n’était pas pour rien. Autant Massimo avait pu suivre les règles d’Anthonio, autant en tant que Parrain il savait mettre son pied à terre et se faire respecter. Les Rossi étaient des êtres intelligents, il n’y avait pas à dire.

Le fait que la décision soit irrévocable semblait le plus embêter Magda. Elle était tiraillée entre l’envie de revoir sa sœur et le bouleversement de la façon dont elle l’a reverrait. Il pouvait la comprendre, la cadette n’était pas contente d’être obligé de venir, les sentiments étaient contradictoires. Ce qu’il remarqua aussi, c’est que Magda parlait de sa sœur comment étant « leur bébé ». Tessa n’était pas seulement la cadette de la famille, c’était la petite princesse, celle qui avait été élevé par tous les Rossi car elle était la petite dernière tardive. Elle n’était pas simplement l’enfant de ses parents, mais l’enfant de tous ses frères et sœurs aussi. En même temps, ils étaient Italiens, ils avaient la fibre familiale très forte. Il ne pouvait pas en dire autant de sa propre famille.

-C’est sur qu’elle ne doit pas avoir envie d’être déracinée de force, elle aurait plus apprécié si c’était son idée. Mais je suis sur que vous arriverez rapidement à la faire se sentir comme chez elle. Ça ne m’étonnerait pas qu’elle soit plus Américaine qu’Italienne d’ici six mois.

Il fit un clin d’œil à la jeune femme. Il connaissait leur façon d’être, l’adolescente recevrait toute l’attention nécessaire, elle serait cajolée et aimée et serait aussi remise dans le droit chemin. Il n’avait aucune crainte à ce niveau-là. Magda lui demanda ensuite comment avait été sa journée. Il eut un sourire, c’était ionique qu’elle lui parle de sa sœur alors que lui voulait lui demander conseil pour sa nièce. Elle était une femme, il ne connaissait pas tous les détails, mais il savait qu’elle avait été bafoué par un homme qu’elle aimait. Alors elle pourrait sans aucun doute comprendre ce qu’Evy avait ressentit comme trahison. Bien sur, ce n’était pas une trahison amoureuse, mais c’était tout comme. C’était une trahison de son sang envers elle, Alana l’avait abandonné et lui aussi par la suite.

-Ça va, je suis venu de porter les dernières paperasseries et je voulais te demander conseil sur quelque chose. Quelque chose que je vais devoir régler car j’ai déjà mit trop de temps à le faire.

Il regarda la jeune femme et se leva incapable de parler de la situation assis. Il avait besoin de bouger et surtout de parler pour trouver une solution.

-Je cherche la meilleure façon d’approcher ma nièce. Evangelyne à du caractère, ça va de soi et avec tout ce qu’elle a vécu seule je peux comprendre. Je voudrais juste avoir la chance de lui expliquer et faire en sorte que l’on reparte sur de nouvelles bases tous les deux.

Il regarda Magda, était-ce faisable de repartir à neuf tous les deux? Pourraient-ils reformer une famille? Il était Irlandais, Aidan lui fournissait une sorte de famille, mais il voulait renouer avec sa famille de sang et la seule qui lui restait à ce jour était Evy. Il avait mit une croix sur Alana depuis des années déjà. Il avait de ses nouvelles de temps à autre, mais jamais rien de bien précis ou même d’intéressant.