Il entra dans le pub de Liam, Aidan n’était pas là ce soir, il le savait car c’était lui qui l’avait laissé là. Il venait de se frotter à un client un peu trop engageant avec une des filles. Il avait dû intervenir et autant le mec s’en était prit plein la gueule, autant lui c’était prit un bon crochet du droit. Il avait l’intérieur de la lèvre fendue et saignait un peu. Mais il s’en fichait. Cette situation lui avait éprouvé les nerfs et il avait besoin d’un verre. Certains diraient qu’il était fou, un verre d’alcool avec une plaie ouverte dans la bouche, c’était se mettre le feu aux poudres. Il avait l’habitude de la douleur et il n’avait pas peur de souffrir. Non, son problème était plus de ne pas vouloir faire souffrir les autres. Enfin, par les autres, il songeait surtout à Laurel car ce mec, il l’avait bien cherché et il allait souffrir pendant plusieurs semaines. Heureusement, les maris infidèle n’aimait pas la publicité, il était sur et certain que l’autre ne porterait pas plainte à la police pour cet altercation. Mais Aidan avait préféré faire remplacer Patrick de ses fonctions au cas où. Il s’installa sur un tabouret du bar, il n’eut même pas à dire un mot. Liam déposa devant lui un verre de tequila, une poche de glace et un verre de scotch.

-Il n’y a pas à dire, tu connais tes habitués Liam.

Il le remercia en leva son verre de tequila vers lui et l’avala d’un trait. La brûlure fût intense, mais il se sentait vivant. C’était la douleur qui lui avait fait comprendre qu’il était vivant à chaque fois qu’il reprenait conscience après avoir subit les tortures de ses bourreaux. Il avait apprit à aime la douleur, à l’apprivoiser et à vivre avec chaque jour. Il ne cilla donc pas quand le mal se répandit. Il se contenta d’avaler une rasade de son verre de scotch. C’était le meilleur des remèdes.

-Il n’y a pas foule ce soir, j’ai fait fuir tous tes clients?

Le pub était un endroit calme généralement, mais certains soirs c’était la fête, ce soir, c’était tout simplement mort. Que se passait-il? Avait-il loupé un épisode?

Aidan l’avait appelé, Patrick avait eu une mauvaise soirée et il avait besoin d’un verre. C’était clair, Aidan lui demandait de rester au pub pour écouter leur ami légèrement instable le temps qu’il se calme. Patrick était un grand instable, son ami s’était prit d’affection pour lui, mais surtout de respect. Il respect cet homme qui en avait bavé dans la vie et pourtant il était encore là. Nombreux auraient été ceux qui aurait quitté cette terre pour moins. Lorsque Patrick entra dans le bar, il avait une belle ecchymose a l’œil gauche. Il servit son ami, il savait exactement ce dont il avait besoin. Il eut un petit sourire quand Patrick lui indiqua qu’il connaissait bien ses habitués.

-Si je ne les connaissais pas, je n’aurais pas de clientèle. Ils viennent ici parce qu’ils aiment que je les reconnaisse et que je me souvienne de ce qu’ils aiment.

Il regarda Patrick avaler sa tequila, il avait visiblement la lèvre fendue à l’interne, mais il ne fit pas la grimace. Patrick était un dur à cuire, il n’y avait pas à dire. Aucun homme qu’il ne connaissait n’encaissait la douleur comme lui. Son collègue lui indiqua qu’il n’y avait pas foule ce soir. En effet, mais comme c’était un lundi soir, ou plutôt un mardi matin à cet heure, il n’y avait pas foule en effet.

-On est mardi matin mon ami, habituellement à cette heure je suis dans mon lit avec ma douce, ou presque en tout cas. Mais bon, on ne laisse pas les copains avec une mauvaise soirée rentrer sans avoir prit un verre. Ça ne se fait pas.

Patrick semblait parfois avoir de la difficulté avec la notion du temps. C’était peut-être lié à son passé trouble, Aidan en savait largement plus que lui. Liam savait seulement que Patrick avait été un prisonnier de guerre et qu’il avait été sauvé par une escouade de son régiment. Son meilleur ami avait été tué pendant sa détention.

-J’espère que tu lui as démoli la figure à ce mec.

Patrick eut un sourire en coin lorsque Liam confirma que s’il ne connaissait pas ses clients, il n’aurait aucune clientèle. Bien sur, Liam était dans le métier depuis un bail, il savait que l’on devait connaître son adversaire si on voulait l’avoir dans notre poche. Liam avait toujours aimé le contact des gens et il avait une mémoire phénoménale. Patrick devait le reconnaître, son opposant était bon autant dans son commerce que sur le terrain pour Aidan. Il le respectait grandement pour ça. Ses clients étaient fideles et revenaient jour après jour, semaine après semaine.

-Tu as raison, quand on travail dans le public, il faut connaître ses clients.

Mardi matin … ils étaient maintenant mardi? Merde, il ne voyait plus le temps passé. Peut-être qu’en fait il ne voulait pas le voir passé. Ses journées dans Laurel étaient ternes et sans goût. Il aurait pu aller la voir, lui dire à quel point elle lui manquait et compagnie, mais non. C’était au dessus des ses forces de le faire. De toute façon, il ne le pouvait pas. Il valait mieux qu’elle reste loin de lui le plus possible. Mais il devait avouer que c’était la première femme à lui donner autant de fil à retordre. Il n’avait pas l’habitude de ressentir ça. Ressentir quoi d’ailleurs? De l’amour? Comment pouvait-il le savoir?

-Ouais, Mardi tu as raison. J’avoue que je suis un peu embrouillé ses derniers temps. Et merci d’être rester pour m’offrir un verre, je l’apprécie.

Il savait bien sur que l’ordre venait d’Aidan, mais tout de même. Liam aurait pu être en train de dormir dans les bras de sa douce au lieu d’endurer la gueule qu’il avait devant lui. Il eut un petit sourire en coin lorsque son collègue de crime lui indiqua son souhait qu’il ait démoli son adversaire.

-Oh t’en fait pas, il était pas mal amoché. Plus que moi en tout cas et il s’en souviendra très longtemps. La fille aussi cependant, malheureusement elle sera hors service pendant plusieurs semaines, une grosse perte pour elle et ses gosses. Habituellement, je lui aurais offert un peu de boulot à la buanderie, mais avec sa jambe, je ne pense pas qu’elle pourra faire grand-chose. Aidan l’amenait à Madison pour être soigner.