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 -Papa, papa, je sais ce que je veux devenir plus tard! - Quoi, ma chérie? - Je veux être Catwoman! ♠ Charlie

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Charlie A. Lawrens
■ En ville depuis le : 11/10/2012
■ Messages : 639
■ Pseudo : Meant to be/Heartincages

■ J'ai : 32 ans
■ Je suis : en couple
■ Je suis : Policière
■ Célébrité : Stana Katic
■ © Avatar : Idillysim
■ Multicomptes : Nope.
■ Un sujet? : Libre

Charlie A. Lawrens


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Charlie Alexandra Lawrens


Carte d'identité
Nom: Lawrens Prénom:Charlie Alexandra Diminutif: Cha
Date de naissance: 23 septembre Age: 30 ans Nationalité: Américaine
Orientation sexuelle: Hétérosexuelle État civil:En couple Emploi/Études: Policière

Avatar:Stana KaticCrédits: Meraki
Personnage: Personnage Inventé Scénario

«une petite citation qui vous représente bien»



Questions en vrac
Plat préféré: Spaghetti aux fruits de mer Parfum de glace préféré: Marbré vanille et chocolat, mais je préfère les sorbets aux fruits. Meilleur pour la ligne et puis, leurs couleurs sont plus jolies.
Couleur préférée Turquoise, le bleu tirant sur le vert. La couleur de l'océan. Chanson préférée: I gotta feeling -Black eyed peas
Film préféré: Je ne m'assis que rarement assez longtemps devant la télévision pour écouter un film. Enfin si, parfois, dans les périodes de calme et de légères déprimantes, quand je tourne en rond et que je veux oublier. Série préférée: Stargate, Fringe, tout ce qui est science-fiction. Mon côté un peu garçon manqué, j'imagine, ou bien peut-être est-ce le milieu professionnel d'hommes dans lequel je trempe qui m'influence?

Jour ou nuit? Le jour. La nuit, c'est ennuyant Le jour, c'est éclatant, c'est le moment de la journée où tout le monde sort, tout le monde bouge et fait ses activités quotidiennes. Et je préfère le mouvement, la lumière, à la mort et la noirceur.Semaine ou week-end? La semaine, pour les mêmes raisons que je préfère le jour. J'aime bien traîner le weekend en pantalons confortables, mais...pas trop longtemps. Il faut, après quelques heures, que je me trouve une nouvelle activité pour la journée.





Derrière l'écran, il y a...
Pseudo: Meant to be/heartincages Prénom: Audrey Age: 23 ans
Fréquence de connexion: Le plus souvent possible
Code du Règlement:


Dernière édition par Charlie A. Lawrens le Lun 7 Jan - 16:29, édité 4 fois
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Charlie A. Lawrens
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Parce que tout le monde a son histoire...
L’enfance
Un. Deux. Trois. Le sable me brûlait presque la peau. Comme si j’étais un astronaute en voyage sur le soleil. Tu sais, Nicholas, cet astre cuisant de l’espace, mais qui est le sable aussi. C’est comme la maîtresse a parlé a l’école aujourd’hui, tu sais, le désert du Rasara ou quelque chose comme ça. C’était un nom compliqué, en tout cas, c’est pour ça que je peux pas me souvenir de comment les lettres étaient placées. Le désert, il est en Afrique, mais dans le carré de sable où on est, tu trouves pas que ça ressemble à l’Afrique juste un peu? La maîtresse a dit qu’il y avait des chameaux et des serpents, même! Tu feras attention à lui, Nicholas le chat, parce qu’elle m’a aussi dit, la maîtresse, que les serpents, ils pouvaient manger des chats! Je voulais lui demander si c’était parce que le serpent avait des lunettes spéciales pour voir les chats invisibles, ceux qui existent juste dans ma tête, comme ma sœur m’a dit quand je demande à maman et à papa de te donner de la nourriture.

Maman sera en colère quand elle rentrera pour nous trouver allongés sur le carré de sable, moi sans chapeau et crème solaire. Elle nous privera de dessert et je devrai rester à table regarder ma sœur manger du gâteau jusqu’à avoir mal au cœur, baignant dans un bain de sucre et de compliments donnés par mes parents. Tu savais que maman était partie à son récital de piano? Ma sœur, elle est la meilleure dans tout. Tu sais, Nicholas le chat, ma sœur est meilleure que moi en français, en mathématiques. Elle gagne toujours les récompenses des professeurs pour la note la plus haute de la classe. Moi, j’aime le français et j’ai de bonnes notes. Mais pas aussi hautes qu’Elizabeth. Tu savais que j’ai essayé de prendre des cours de piano? Ça fait super longtemps, mais ça n’a pas duré. J’ai toujours adoré la musique, j’en jouais beaucoup avec ma bouche. Je mettais des écouteurs sur mes oreilles, des écouteurs magiques qui me permettaient d’être loin de tout le monde, sauf du son. J’avais l’impression que les paroles de la musique avaient été écrites pour moi, comme si quelqu’un me les chantait dans l’oreille. J’étais plus douée pour rêver à la musique que pour en faire moi-même avec mes doigts tous courts, tous mouillés qui glissaient maladroitement sur les touches. J’étais jamais capable de retenir les touches, moi, c’est pas ma faute qu’elles étaient toutes pareilles! Non, ma musique à moi ne ressemblait pas à celle qui sortait des touches zébrées, tu sais, comme l’animal en pyjama.

C’était pour ça aussi, que je n’avais pas de compliments et de surprises pour me récompenser parce que j’avais gagné un prix. J’étais trop normale pour mes parents, Nicholas le chat. Ils voulaient pas juste que je sois bonne, ils voulaient que je sois la meilleure, la plusse meilleure même! Toi, par contre, tu es chanceux, Nicholas le chat. Maman te voit pas, comme moi, sauf que toi elle te chicane même pas quand tu fais des cochonneries ou que tu as parlé en classe pendant que la maîtresse, elle essayait de donner sa leçon.
Quand je vais être grande, je vais m’en aller loin de ma maison, peut-même aller jusqu’en Afrique même, je sais pas. Je vais protéger les gens contre les méchants, comme dans les films peut-être même! Je vais m’en aller et je te promets que je t’emmènerai avec moi, Nicholas le chat!


**** 
«Ah tiens, je savais pas qu’il y avait un entraînement de cheerleaders cet après-midi! »

Tu me regardais avec tes grands yeux curieux tournés vers moi. Tes sourcils s’étaient froncés d’amusement. Ton bâton d’hockey sur rue traînait sur le sol, après que tu l’y ais jeté, les bras enflammés par l’énergie que te procurait le jeu. La chaleur t’avait invité à porter une camisole blanche plutôt serrée, qui ne laissait que peu de place à l’imagination du reste de ton corps pourtant d’adolescent. Le reste de ton équipe s’était empressé de reculer de quelques pas à l’arrivée de moi et de deux autres filles. Ils étaient à l’école avec nous depuis le primaire et connaissait notre fameuse attitude caractérielle qui nous avait amené le respect de plusieurs garçons. Mais toi, téméraire, tu ne savais pas encore que moi et mes copines étions de vraies garçons manqués, sportives par-dessus le marché. Tu ne tarderais pourtant pas à l’apprendre.

« Oh non, on est venues jouer. Mais t’inquiète, on est encore assez généreuses pour laisser partir un petit nouveau crevé de peur comme toi. »

Tu avais tiqué et j’en avais profité pour sortir la langue, avant de sourire de toutes mes dents. J’étais douée pour jouer à ce petit jeu, marcher à pieds joints sur l’orgueil masculin pour ne plus jamais me laisser marcher sur mes propres pieds.

Tu souris, toi aussi, pour dévoiler de craquantes fossettes, de celles qui mettraient bientôt en action des dizaines de milliers d’adolescente aux hormones détraquées. Tu avais roulé les muscles de tes bras dans une tentative pour nous impressionner, puis ton sourire s’agrandit un peu plus. Une lueur d’amusement ensoleillait tes yeux.

Et tu nous invitas à jouer avec vous, avec une sorte de défi dans la voix que nous nous empressèrent d’accepter implicitement. Tu marchas d’un pas déterminé du côté des buts, certain de ne pouvoir gagner contre nous. Ce jour-là, nous t’avons défié trois fois chacune, du haut de nos trois têtes brunes. C’est à coups de langues sorties et de discussions interminables, le dos appuyé à la clôture du terrain d’asphalte, que notre amitié se forma. Il ne fallut que peu de temps avant de devenir inséparable. Nos deux clans se réunissaient à chaque mardi soir, après les cours et nous jouions ou parlions jusqu’à ce que le noir nous empêche de voir avec clarté. Tu devins rapidement mon meilleur ami, celui que j’allais voir quand j’en avais assez des poignards dans le dos lancés par certaines filles. Tu étais celui à qui je confiais beaucoup, au final et à qui je faisais confiance.

Comme si ce n’était pas assez, il s’avéra que tu ne restais qu’à quelques maisons de moi, à cette époque. Oh, William.

***

La sonnerie du réveil matin lui vrillait le crâne. La vibration s’était répandue à travers son corps devenu courbaturé par son manque de sommeil. Intolérable. Charlie avait serré les dents d’agacement, mais elle n’agit pas. Elle se contenta de rester là, couchée sur son lit. Elle laissait cette maudite sonnerie dévaler la pièce comme un virus que son corps était incapable de combattre. Lever le bras de quelques centimètres et le poser sur le bouton, enfin mettre fin à ce calvaire, semblait lui demander un effort surhumain. L’énergie inépuisable qui coulait dans ses veines, elle l’avait épuisée à force d’accumuler les heures supplémentaires au cours des deux dernières semaines. Une enquête importante était en cours au département des stupéfiants. Une enquête qui, preuves après preuves, met en lumière les actions peu catholiques de l'un des plus grands réseaux de drogues de la ville de Philadelphie. Ils se frappaient à mille barrières: témoins qui avaient été payés par la mafia pour se la fermer et pour refuser de témoigner, d'autres trop morts de peur pour dire le moindre mots, des meurtres, probablement liés à l'enquête, dans lesquels des corps disparaissaient, des preuves qui s'évaporaient dans la nature. L'enfer sur Terre. Une punition pour avoir peu à peu laissé ces foutus groupes de mafioso prendre le contrôle de la ville. Ils s'étaient infiltrés, un virus qui emprunte le réseau sanguin du corps pour se développer et prendre de l'expansion. Une victime qui s'écroulait sur place après avoir été assez en forme pour courir le marathon la veille. Suurnois.

Charlie, elle, s’était contentée de serrer les dents face aux commentaires pessimistes de ses collègues et de continuer à avancer. De nombreuses fois elle était revenue épuisée et aux petites heures du matin d’une journée de travail. Ces nuits-là, elle se contentait de jeter ses vêtements de travail par-dessus son épaule en ne regardant jamais où ceux-ci tombaient. Elle s’en foutait. Elle ne rêvait plus qu’à son oreiller et à l’homme contre lequel elle dormait.

Charlie frotta ses yeux encore plongés dans les brumes du sommeil. Elle lâcha un grognement et entreprit de réunir la motivation nécessaire pour se lever de son lit. Difficile avec autour de trois ou quatre heures de sommeil pour nourrir son corps. Elle était à peine assise sur le rebord de son lit que son ventre se mit à tanguer. Et merde, pas encore, eut-elle le temps de penser avant que l’urgence ne l’emporte jusqu’à la salle de bain. Merde, merde merde. Dans quoi s’était-elle encore embarquée? Son estomac jeta l’ancre dans la toilette et elle se laissa tomber sur le carrelage de la salle de bain. Le froid perçait le grand t-shirt qu’elle portait en guise de pyjama. Il s’insinuait à travers ses cuisses, qui subissait le confort de ses couvertures il n’y avait que quelques minutes. Pantelante, elle remonta ses jambes contre son torse dans une tentative pour retrouver des forces et prendre quelques inspirations profondes avant de retourner travailler. Il y a trois jours, Charlie errait dans la même position, vers la même heure, dans la même pièce.

Elle venait de se rendre compte qu’elle était en retard. De quatre jours. Comme si elle avait besoin d’une autre couche de chaos pour s’ajouter à celui qu’elle vivait au travail, avec ses collègues, comme l'une des rares femmes de l'équipe. Charlie s’était maudit de ne pas s’en être aperçue avant. Elle aurait dû voir les signes. Elle aurait dû s’apercevoir entre deux montagnes de papiers à remplir que quelque chose clochait avec son corps. Elle aurait dû être une vraie femme et le sentir, merde. Mais même cela, elle était incapable de le réussir. Elle ne l’aurait jamais vu, ajoutait la voix intérieure. Elle était occupée, on la demandait de tous côtés afin d'aller sauver des vies, alors qu'elle pouvait à peine sauver la sienne. Paradoxe sournois. Elle n’avait pas le temps d’accorder de l’attention à ce corps qui hurlait pour en obtenir, comme un enfant oublié qui veut montrer à ses parents qu’il existe. Elle avait été stupide.

Hier, Charlie était sortie en douce du commissariat avec l’excuse du dîner. En promettant à ses gourmands collègues masculins de leur rapporter une boîte de beignes frais pour qu'ils oublient sa conduite douteuse. Elle les avait taquiné, insistante, sourire pâle étendu sur ses lèvres pâles de préoccupations. Elle s’était glissée à la pharmacie pour acheter non pas un fameux test, mais deux fameux test. Elle en prit un troisième entre ses mains, hésita, puis vint à la conclusion que le dernier ne serait peut-être pas nécessaire. Et il ne l’avait pas été, avait-elle conclu à son arrivée à la maison, ce soir-là. L’homme qui partageait sa vie depuis trois ans déjà, Olivier, avait une soirée poker avec des amis. Elle avait ouvert son téléphone avant de partir, pour y trouver un message vocal lui annonçant qu’il partait rejoindre ses deux grands amis d’enfance. Elle aurait la maison pour elle seule. Charlie ignorait si elle était enthousiasmée ou terrifiée par cette pensée. Elle avait suivi les instructions à la lettre, des instructions dépliées d’une main tremblante, une main autant terrifiée qu’excitée à la perspective de leurs rêves devenant peut-être réalité. Elle voulait une famille, elle l’avait toujours voulue. Depuis des années, elle voulait prouver à ses parents qu’elle pouvait être meilleure qu’eux, une meilleure mère que sa propre mère. Une mère qui n’en était pas une, une banalisatrice d’exploits, une critique qui posait la barre hors d’atteinte, une entêtée du succès qui ne pouvait se contenter de rien de moins. Qui repoussait les limites, encore et encore. Une habitude, un réflexe qu`elle avait presque malgré elle conservé. Elle en voulait plus, toujours plus, beaucoup trop de plus. On pensait la rendre fière, heureuse. On pensait qu’elle allait sauter de joie parce qu’on s’était amélioré en mathématique, tu vois maman, j’avais eu un C la dernière fois et maintenant, devines quoi, j’ai eu un B! Mais ce n’était jamais assez. Toujours plus haut étaient les critères.

Elle s’était perdue dans les pensées maternelles désagréables, bâton à la main. Le buzz de sa montre retentit, résonnait entre les quatre murs de la minuscule salle de bain. Dans sa première maison de Philadelphie, où elle était depuis trois années environ avec son amoureux, Charlie Alexandra Connor fut secouée par ce son. Il signalait le début d’une autre vie, le chamboulement qui mettra en ordre sa vie en désordre, qui replacera les morceaux dans le trou prévu pour eux au départ, mais qui avait été oublié quelque part au cours du chemin. Elle était enceinte.

Une bombe nucléaire explosa en détruisant, au passage, sa vie et en amenant avec elle une bulle de frissons d’inquiétude pour l’avenir et l'adrénaline qui se répercutait dans son corps.

***

La pluie effaçait tout sur son passage.
Les traces de ses larmes, qui perlaient encore sur ses joues il n’y avait que quelques minutes, s’étaient fondues à travers les gouttes de pluie. Son amoureux venait de se faire avaler par les nuages touffus et le ciel gris menaçants. La pluie avait effacé les traces de ses pas dans sa cours avant et les avaient fait disparaître dans la terre rugueuse. Il venait de claquer la porte sur sa vie et le bébé qu’elle attendait. Il avait disparu. Il avait disparu pour ne laisser qu’un vide et une forme de vie qui ne commençait qu’à devenir humaine. Le vide flottait dans son estomac comme le bébé.

Charlie était restée plantée devant la porte, hébétée. Les larmes l’accompagnaient et il était parti. Elle aurait pu faire comme dans les films, courir après lui, crier qu’elle l’aimait plus que tout et qu’elle voulait fonder une famille avec lui. Mais elle avait pris conscience que cela ne le ferait que fuir davantage. Peur, il avait eu peur, elle l’avait vu par sa tête, ses traits comprimés et sa bouche réduite en une seule ligne au milieu de son visage. Elle lui avait annoncé la nouvelle et il s’était immobilisé, les yeux énormes étant tout ce qu’elle pouvait voir. Il avait tenté de lui faire un discours pour se justifier, un babillage, un tortillement des mots qui ne servait à ce qu’il se sente un peu mieux lorsqu’il repenserait au salaud qu’il était. Charlie n’avait pas réalisé qu’il était parti. La porte ne lui avait pas suffit, le vrombissement de l’automobile non plus ou le silence lourd qui avait empli la maison en même temps que la honte, la solitude. Puis, le vide. Et les larmes qui coulaient en-dedans. Puis, en dehors. Elle refusait de réfléchir. Réfléchir l’obligerait à ressasser le fait qu’il soit parti. Réfléchir l’obligerait à trouver des solutions. À nourrir la peur qui grandissait dans son estomac comme le bébé. La peur de finir seule. Avec un bébé. Toute seule.

Elle ne réfléchit pas lorsqu’elle ouvrit la porte à son tour pour se lancer au dehors, les larmes et la pluie fouettant son visage sans qu’elle ne s’en rende compte. La pluie, les larmes, le froid qui s’insinuait dans ses muscles mais qu’elle ignorait. Son esprit embrumé et ses membres engourdis qui continuaient pourtant de courir sous la pluie. Pas après pas la rendait plus forte. Ses pensées se déchiraient en flou coloré et elle laissa ses pieds la porter sans prendre la décision de le faire. Jusqu’à ce qu’ils décident de s’arrêter. Devant la maison de William, à quelques pâtés de la sienne. William, son ami d’enfance. Elle était devant sa porte et sa main se leva, prenant une décision inconsciente. Il avait ouvert après le deuxième coup seulement, pour apparaître à la porte.

« Qu’est-ce que…Charlie? Bon sang, tu vas bien? » commença-t-il en fronçant les sourcils. Ses yeux brillaient d’une inquiétude sincère, celle appréciée chez lui. Une inquiétude dont elle avait besoin.
Charlie devait avoir mauvaise mine. Elle effectua le mouvement d’ouvrir la bouche, mais elle semblait avoir perdu la capacité de parole. Lui expliquer, son état, la séparation, le vide, le bébé, ses larmes, son besoin d’aller vers une personne aimée. Mais rien.

Il avait compris et s’était écarté en passant une main dans ses cheveux ensommeillés.

« Charlie? Il s’est passé quoi? On dirait qu’on t’a coupé l’eau et que tu as décidé de prendre une douche de pluie » essaya-t-il. Elle savait qu’il la testait, pour voir si elle était si mal en point qu’elle ne riait même plus à ses conneries. Les coins de ses lèvres se replièrent pour former un sourire, pâle, malade et mouillé. Elle essuya d’un trait les larmes orgueilleuses qui glissaient encore. « T’inquiète, si j’avais décidé de le faire, je t’aurais obligé à me suivre. T’aurais rien manqué du spectacle. » Son ton espiègle manquait de conviction. Une boussole. Il lui aurait fallut une boussole pour se retrouver dans sa propre vie, savoir quoi faire, savoir où aller et vers qui aller. Elle avait perdu celle qui régnait d’habitude sur sa vie. Elle devait en trouver une autre. Charlie fit un pas, minuscule, presque imperceptible à l’œil nu sauf pour William, sauf dans la pièce de toute façon. Un minuscule pas suivit d’un arrêt marqué, où elle s’immobilisa, les yeux rivés sur cet homme devant elle. Le seul qui lui restait, la seule famille. Il avait soupiré sans irritation, mais avec souci. Lui, n’avait pas hésité à emplir l’espace qui les séparait toujours et à étendre ses bras autour d’elle, la ramenant vers lui. Son odeur asphyxiait ses narines, ses vêtements devenaient trempés de l’humidité qu’elle avait retenu en elle tout ce temps. Mais il s’inquiétait et il lui laisserait le temps de lui dire ce qui ne marchait plus. Ils demeurèrent un moment ainsi, elle entourée du confort de ses bras, lui, de l’humidité de ses malheurs qu’ils pourraient partager. Charlie ferma les yeux et nicha son visage contre sa nuque. La chaleur s’immisçait de nouveau à travers les pores de sa peau de soleil et repoussait un peu le froid qui lui paralysait les muscles. « Je suis enceinte » murmura-t-elle, son souffle heurta la tiédeur de son cou. « Il est parti et il ne reviendra pas » termina-t-elle, simplement.

Mais il comprit le message. Elle lui demandait de l’aide. Et il allait l’aider.
Ils ne commençaient, ensemble, qu’à surmonter les remous de cette annonce qu’un autre drame entrevit le jour. Deux mois de grossesse plus tard et quelques dizaines de sourires commençant à émerger de sa coquille, Charlie perdit le bébé qu’elle avait appris à apprécier. Le diagnostic du docteur : infection.

Les sourires et l’énergie continuèrent, mais ceux qui connaissaient Charlie pouvaient déceler la fausse note qu’ils renfermaient. William lui lançait des bouées, mais elle s’obstinait à s’isoler.

Et elle s'isola encore davantage en jouant la comédie des masques quand les enquêtes se multiplièrent, après la prise de contrôle. Quand elles devinrent de plus en plus complexes. Quand cet homme, un soir de grande noirceur et de tempête où elle était seule, sonna à la porte. L'homme connaissait ses peurs et ses points faibles. Il savait comment les utiliser pour arriver à ses fins. Elle était une proie facile. Il ne lui avait fallu que quelques menaces et des billets verts qui passaient d'une main à l'autre. Et elle garderait le silence sur l'identité du vrai coupable de son enquête. Elle la bloquerait, l'enquête, la ferait dériver vers un terrain plus sécuritaire pour l'homme jusqu'à ce que leur capitaine ne perde patience et ne la classe affaire froide.

Elle n'avait pas eu le choix. Elle ne voulait plus perdre, désormais, mais se retenir à une bouée et se battre pour rester à la surface. L'homme avait menacé ceux qu'elle aimait. Avait frappéé dans le mille.
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