La jeune femme était installée sur une chaise, elle attendait qu’on lui mette tout l’attirail pour son don de sang. Elle avait donné son nom avant d’apprendre qu’elle était enceinte. Elle avait prit ses informations, alors elle était là. Elle était tombée sur le groupe dont Annalisa avait la charge, magnifique. Elle était gentille, mais elle savait qu’elle désapprouvait la relation que Raffael et elle entretenait. Elle devait donc savoir maintenant qu’elle était enceinte. Puis, on l’avait installé auprès de Monsieur Di Valastro, qu’elle ironie, elle était tout près de celui qui serait le grand-père de son enfant. Était-il au courant lui aussi? Elle ne savait pas, avait-elle peur qu’il soit le grand-père? Non, elle avait plus peur d’être une mauvaise mère que du fait que le Parrain soit le grand-père de son enfant. Elle avait peur de ne pas être à la hauteur, mais comment pouvait-elle même penser à avorter? Elle ne pourrait jamais faire ça. Non, elle préférait s’aventurer à être mère plutôt que de tuer ce petit être qui grandissait en elle.

La jeune femme était là depuis le début, on l’avait bien obligé à prendre quelques pauses, mais elle aimait la cause et elle voulait aider les autres dans ce moment. Elle avait déjà vu passer Sarah, James et Raffael. Maintenant, elle avait son père, Evy et une autre jeune femme qu’elle ne connaissait pas. Elle venait de piquer son père pour le don, elle se dirigea ensuite vers Evy. Elle avait su pour l’enfant, elle ne savait plus si elle devait être contente ou non. Avoir un petit neveu ou une petite nièce, elle était ravie, mais la situation de Raffael et Evy n’avaient rien d’enviable pour la venue d’un enfant. Enfin, elle fit un sourire rassurant à la jeune femme.

-Bonjour Evy, ne t’en fait pas, je ne suis pas du genre tortionnaire. Tu ne devrais pas trop souffrir.

Elle hésita un peu avant de prendre une décision.

- Si jamais tu as besoin d’un bon obstétricien pour suivre ta grossesse, fais-le-moi savoir. Je pourrai te référer un de mes collègues. À moins, bien sur, que tu es déjà trouvé quelqu’un.

Elle termina l’installation avant de sourire à la jeune femme se montrant rassurante. Elle jeta un regard vers son père. Celui-ci était un peu vieux jeu et voulait que son fils épouse la jeune femme au plus vite. Elle eut un petit sourire en repensant à la tête que Raff avait fait. Elle n’arrivait pas encore à déterminer si son père était sérieux ou non.

Charlie croisa les jambes. Elle était arrivée à l'hôpital pour donner du sang, sa bonne action de la journée parmi toute la pourriture qu'était sa vie récemment. Les infirmières l'avaient installée sur une chaise, dans une salle occupée par plusieurs personnes. Elle s'y assit, en esquissant un sourire poli en direction de l'infirmière qui l'avait accueillie. C'est seulement à ce moment-là qu'elle aperçut avec plus de précisions les personnes qui l'entouraient. Oh merde. Evy, la demi-soeur de sa meilleure amie, avec qui elle avait eu une discussion particulièrement houleuse dernièrement. Celle-là possédait trop d'informations dangereuses sur elle. Une bombe qui pouvait exploser à tous moments, calcinant les vestiges de la vie qu'elle menait auparavant. Le peu qu'elle avait réussi à conserver, malgré tout ce qui s'était passé. Et le Parrain en personne. On dirait que la vie avait un goût assez malsain pour l'ironie, ces temps-ci. Charlie croisa les jambes sur sa chaises, consciente que malgré ses bonnes intentions de donner du temps, sa situation pourrait encore lui éclater sur le visage. Quelle chance. Charlie lâcha un soupir. L'infirmière, une jeune femme qui lui était inconnue, s'était approchée d'Evy pour s'occuper de son don de sang. Avec un peu de chance, et elle en manquait aujourd'hui, cela suffirait pour éviter que la situation ne dégénère. Elle l'espérait. C'était quand même la journée des dons de sang, une journée importante pour elle en tant que policière qui se devait de s'impliquer. Même si la honte d'être devenue cette policière salie par le crime lui pourrissait la gorge.

Ant était assis depuis un moment, il pensait à l’aiguille dans son bras et il pensa que cette aiguille est aussi grosse qu’un clou de finition. Cette pensée le fit sourire car il avait l’impression d’être une espèce de meuble. Le Parrain sortit de son moment d’absence lorsque sa fille échappa un ciseau, du coin de l’œil il aperçu l’amante de son fils. Le fait qu’il deviendrait grand-père atténuait ses « vieux » principes. Le fait que son fils ait une maitresse ne scandalisait pas Anthonio car, pour un Italien, l’infidélité est presque « normal ». Le parrain se bâtissait un plan pour retrouver le plein pouvoir sur la ville et une de ses clefs était la policière qui était assise dans la même pièce que lui, comment allait-t-il utiliser cette dernière cela restait à trouver.

Elle était contente de voir qu’Evy acceptait son aide. Après tout, elle n’avait jamais caché qu’elle n’était pas d’accord avec la relation que Raff et elle entretenait. Elle fût tellement surprise, qu’elle en échappa les ciseaux qu’elle allait déposer. Elle ramassa l’outil et hocha la tête pour dire qu’elle le ferait lorsqu’Evy se mit à dire qu’il y avait une mauvaise odeur soudainement. La docteure suivit le regard de la jeune femme et vit une autre jeune femme. Anna ne la connaissait pas, mais Evy n’avait pas l’habitude de se montrer aussi agressive. Elle se concentra sur ce qu’Evy disait à son père et elle eut un sourire.

-Je réponds coupable pour ça, je traîne mon pauvre père à chaque année pour la collecte de sang. J’aime qu’il participe et heureusement il n’a jamais eu peur de le faire.

Elle ne voulait pas qu’il y ait d’animosité, il fallait rester calme lorsque l’on subissait une perte de sang ainsi. Elle regarda son père l’intimant du regard de calmer la situation.

Di Valastro répondit par un oui à la question d’Evy,
 
- Faire sa part pour que le monde soit plus en santé j’ai rien contre. Répliqua Ant avec le sourire.
 
Dans sa tête il trouva ca un brin hypocrite de dire ca quand lui il n’hésitait pas a le faire tombé sur le sol le sang.  Ant savait que de se faire voir a des collectes de sang ou de don étaient excellent pour son image.  Le fait de faire cela rendait parfois des gens plus sensible alors le côté « gangster » de Di Valastro était moins visible. Anthonio pensait et continuait a regarder autour de lui pour voir qui partait et qui arrivait, réflexe de protection car Di Valastro n’était pas venu armer pour sa défense.

Charlie avait entendu le métal qui résonnait sur le plancher et se retourna à temps pour remarquer le regard d'Evy planter sur elle. Hey merde. Et ça recommençait. La brunette avait fait un si bon travail pour garder ses activités secrètes pendant plusieurs mois. Même William n'était pas au courant du chantage dont elle avait été victime, ni de la solution qu'elle avait adoptée à contrecoeur. Et voilà que, par l'Entremise des siens, Evy avait appris ses activités et prenait plaisir à lui remettre ses erreurs sous le nez à chacune de leurs rencontres. Comme si elle ne se sentait pas suffisamment coupable ainsi. Il fallait qu'elle vienne se mêler de ses affaires. Bon sang, elle n'avait pas besoin de son jugement. Elle n'avait pas besoin qu'Evy court en parler à Mackenzie au premier moment venu. Charlie avait ses raisons et elle doutait que Mac puisse comprendre sans lui lancer au passage pendant des mois des regards désapprobateurs. Ou, encore pire, sans qu'elle n'ait directement au capitaine pour lui parler de ses activités. Et, évidemment, il fallait qu'Evy profite de l'occasion pour glisser l'un de ses si subtils sous-entendus. Charlie soupira, exaspérée, mais jeta un regard inquiet à Ant et à la docteur qui s'occupait d'eux, comme pour s'assurer que le sous-entendu leur ait passé au-dessus de la tête. Aucune réaction de leur part. Parfait. Elle devrait retourner la situation à son avantage, répondre à Evy en tentant de diluer les doutes que les autres pourraient avoir. On ne savait jamais. Peut-être avaient-ils réalisé que quelque chose ne tournait pas rond dans l'attitude d'Evy. La dernière chose que Charlie voulait, c'était qu'ils commencent à poser des questions.

-Vraiment Evy? C'est devenu comme ça entre nous maintenant? Franchement, s'il te plaît, il serait temps d'arrêter de se conduire comme deux maternelles en chicane et de se comporter en adultes, maintenant.

Un regard insistant, juste rivé sur Evy. Elle haussa les épaules.

-Il faudrait arrêter de ressasser les vieux conflits.

Charlie serra les dents. Elle détestait devoir se comporter comme telle. C'était tellement loin de qui elle était vraiment...Elle n'avait pas le choix. Si elle commençait à démontrer de la nervosité en public, elle serait cuite. Elle devait afficher, comme d'habitude, une grande confiance en elle, même si ce n'était qu'en surface. Tout en ignorant de croiser le regard du Parrain, qui risquait de tout faire tomber ses masques.

Charlie lui faisait quoi là? Evy eut un sourire sans joie, non c’était plutôt un sourire narquois. Elle était donc prête à descendre aussi bas? Elle ne pouvait même pas admettre ce qu’elle était devant celui qui l’employait? Non? Elle était donc lâche jusqu’au bout. La jeune femme secoua la tête.

-C’est devenue comme ça parce que tu n’as pas le courage d’assumer ce que tu fais. Si tu crois que je me conduis en enfant, tu ne peux pas dire plus que tu as agis en adulte en sautant la clôture comme tu l’as fait. Les vieux conflits, du veux rire de moi non?

Elle se retourna vers le parrain.

-Vous au moins monsieur Di Valastro, vous assumez ce que vous êtes et ce que vous faites. Personnellement, je respecte les gens qui ne sont pas des hypocrites dans la vie.

Elle se tourna vers Annalisa qui était en train de s’installer pour piquer Charlie. Elle regarda son bras, elle n’avait jamais eu peur des aiguilles ni du sang donc elle n’avait aucun problème à ce trouver là. Elle regarda la tante de son enfant.

-Même toi Anna, tu affrontes la situation malgré tous les problèmes que le nom de ton père te cause dans ton travail. Tu es courageuse, pas comme celle que tu t’apprêtes à piquer qui n’a pas su dire non quand le temps était venue.

Charlie avait voulut l’attaquer en disant qu’elle jouait à l’enfant? Et bien elle récolterait les pots cassés maintenant. Elle savait ce qu’elle faisait, elle ne le dirait pas ouvertement, car elle savait que ça ne donnait rien. Anthonio devait avoir comprit de ce dont elle parlait et Charlie savait aussi très bien de quoi elle parlait. Annalisa elle, elle était une femme courageuse.