C'est sans grande surprise que Mackenzie vit tout un tas de curieux rassemblés de l'autre côté du cordon de sécurité lorsqu'elle poussa la porte de la bijouterie pour en sortir. Il suffisait d'un peu de sang, d'un crime sordide et les vautours arrivaient. La jeune femme jura lorsqu'elle vit parmi eux que les journalistes étaient déjà sur le pied de guerre. Elle détestait devoir les affronter.

Mais plus intéressant encore, c'était que le Parrain en personne s'était déplacé. D'accord, la bijouterie appartenait à sa nièce, mais... sa présence était-elle vraiment nécessaire? Est-ce que ce meurtre était l'oeuvre des Irlandais? Tout plein de questions que se posaient la policière. Elle constata également que le fils de Di Valastro était sur place ainsi que Hawthorne, le frère de Sarah - la propriétaire des lieux.

Makan étant au travail, la scientifique aussi, Mackenzie avait maintenant tout le loisir d'aller interroger tout ce beau petit monde. Des heures de plaisir. Elle se dirigea donc lentement vers la famille et franchit le cordon de sécurité pour les rejoindre.

- Que me vaut le plaisir, M. Di Valastro? interrogea-t-elle en souriant, tentant de se montrer aimable... tout en ne manquant pas de remarquer que le chef des Irlandais venait d'arriver dans son champ de vision...

-La réponse est fort facile Madame. Comme vous le savez, nous les italiens, notre famille ont y tien, alors je suis ici pour voir si tout va bien pour ce qui en reste.

Il dit cela tout en regardant les dégâts sur la place. Ant n’aimait pas ce qu’il voyait car il savait que le coup ne venait pas de sa « famille » car il n’en avait point donné l’ordre. Sarah avait mit beaucoup de sueur dans son entreprise alors pour le parrain c’était inadmissible de voir tout ce brouhaha. James était là et Anthonio l’avait vu et il attendit que ce dernier le remarque. Quand cela fût fait il lui fit un geste de la tête, un mouvement connu juste des deux belligérants.

Raffael était venu dès qu’il avait su. C’était épouvantable pour sa cousine cette histoire. Heureusement qu’elle n’était pas sur place en train de travailler. Evy lui avait dit avoir croisé Sarah dans le métro une nuit. Seigneur, s’il avait fallut qu’il arrive quelque chose à la jeune femme. Il était triste pour l’homme, mais il ne le connaissait pas alors ce n’était pas la même chose. Dès qu’il vit la policière, il sut ce qu’elle pensait. Elle concrétisa son idée en s’approchant de son père qui était à ses côtés. Il eut un petit sourire narquois en entendant sa question et rit de façon ironique lorsque son père répondit.

-Vous n’avez rien de plus important à faire que de questionner l’oncle de la propriétaire? Vous croyez vraiment que mon père pourrait permettre à ceux de sa famille de faire souffrir sa nièce? On voit bien qu’il vous manque l’expérience pour traiter avec ce genre de situation.

Il rageait, son père n’était pas un ange, mais si un de ses gars avaient eu cette idée il ne l’aurait jamais laissé faire. Comment pouvait-elle ne pas comprendre ça?

C'était risible! Le fils à papa qui remettait en cause son expérience. Franchement. S'il avait la moindre idée de ce qu'il racontait, il comprendrait que Mackenzie ne posait jamais une question inutilement. Voilà pourquoi le filc, c'était elle et pas Raffael Di Valastro. Encore heureux, parce qu'avec un flic comme ça, il ne ferait pas bon vivre à Philly!

- Sachez que la présence du Parrain sur une scène de crimes pousserait même le flic le plus inexpérimenté à se poser des questions. Pour l'instant, ça peut être un membre d'un clan rival ou même un homme sous les ordres de votre père qui aie tué cet homme. Je ne suis pas en mesure d'écarter un quelconque scénario au tout début de mon enquête parce que vous le mettez en doute.

Par jalousie. pour gagner des points au près du Parrain, mettre le bordel dans l'organisation des italiens... A l'heure actuelle, tout était possible et Mackenzie n'était pas prête à mettre certaines de ses suppositions de côté.

C'est à ce moment-là que la policière remarqua la coupure sur la main de Hawthorne.

- C'est une vilaine coupure que vous avez là... Vous vous l'êtes faite comment?

Et voilà que tout partait en vrille, Raff avait énervé la policière et maintenant elle se tournait vers lui pour savoir comment il s’était fait sa coupure à la main. Il leva les yeux au ciel, voyant que Raffael allait répliquer encore, il mit une main sur le bras de son cousin.

-Arrête Raff, elle ne fait que son boulot. Elle a raison, elle ne peut pas laisser passer une seule piste. Je sais que ton père n’a rien à voir avec cette histoire, mais plus vite on répond, plus vite elle nous lâche pour se tourner vers les vrais suspect.

Bien sur, James avait vu le signe presque imperceptible du parrain. Il savait ce que ça voulait dire, Anthonio allait se mêler de l’affaire et c’est lui qui conclurait lorsqu’ils auraient trouvé. Il se tourna vers la policière pour répondre à sa question. Il lui montra sa main pour qu’elle puisse voir correctement.

-Je suis mécanicien, je suis très bon dans mon métier. Mais quand vient le temps d’aider ma sœur en plomberie, je suis plus maladroit. Je me suis blessé en installant un tuyau que j’avais préalablement coupé pour l’adapter à la pièce déjà en place. Vous pouvez demander à Sarah, c’est chez elle que je me suis fait ça et c’est même elle qui m’a soigné.

Sarah n'était pas sujette aux crises de nerf, mais là, elle était sur le point de craquer! La présence de son oncle mettait la policière sur le qui-vive, Raffael mettait de l'huile sur le feu et maintenant, son frère se faisait cuisiner à propos de sa blessure à la main. C'était le moment pour elle d'intervenir avant que les choses ne tournent au vinaigre. En plus, il fallait qu'Aidan O'Reilly débarque pendant que le Parrain était là. Venait-il s'assurer que son oeuvre était à la hauteur de ses espérances?

- C'est vrai Lieutenant. James s'est coupé en travaillant chez moi. J'ai voulu le conduire aux urgence pour être sûre qu'il n'y aurait pas de problèmes, mais mon andouille de frère voulait rien entendre.

Par moment, la jeune femme ne comprennait pas les hommes. Ils ont un bon rhume et on dirait qu'ils sont à l'article de la mort, mais quand ils ont quelque chose de plus grave, ils ne veulent rien entendre de se faire soigner. De vraies chochottes!

Mak venait d’examiner le mort, il pouvait mettre sa main au feu que l’arme du crime était un fil de fer. Silencieux comme arme, mais elle laissait une marque distincte. Le pauvre n’avait eu aucune chance, il avait été prit en traître, de dos. Soit la personne n’était pas forte, soit elle avait voulut éviter la confrontation avec l’homme qui était tout de même assez costaud. Il inspecté le corps de la victime, relevé tous les indices qui seraient utiles à Mac pour son enquête, son travail sur le terrain était terminé. Lorsqu’il sortit, il sembla que les esprits s’échauffaient. Il s’approcha de Mackenzie, il avait apporté la photo de l’homme qui était mort. La propriétaire devrait l’identifié car étrangement les papiers d’identité de l’homme avait disparu.

-Je fais déplacer la victime vers la morgue. Deux gars, questions qu’on se retrouve pas avec le même problème que la dernière fois.

Il tendit l’image de l’homme à sa douce.

-Mademoiselle Hawthorne va devoir l’identifié, ses papiers semblent avoir disparu. Tes agents ont cherché partout, mais n’ont rien trouvé. J’ai retourné les poches de son uniforme, mais il n’y a rien.

Il aurait dû partir, mais il préféra simplement se reculer pour voir comment la situation allait tourner.

Aidan était appuyé sur un mur de brique. Il était dans le dos des Italiens et il devait avouer que la situation était plus que drôle. Les Italiens s’indignaient devant les questions que sa sœur leur posait, ils devaient croire que c’était lui et sa famille qui avait tout organisé et pourtant. Non, il n’en avait rien fait, mais il aurait aimé savoir qui s’était qu’il puisse le féliciter de l’épine qu’il avait mit dans le pied de Di Valastro. C’était tout simplement parfait. Le timing était idéal, cet évènement discréditait la protection promise par les Italiens aux commerçants. Comment pouvait-il les protéger s’il ne pouvait même pas protéger le commerce de sa propre nièce? Il eut un sourire de satisfaction en entendant sa sœur répondre à cet insolant de fils du parrain. Elle avait du caractère la petite. Ce devait être de famille.

Le parrain des italiens de Philadelphie regardait tout ce qui ce passait après sa discussion avec la charmante policière au sujet du meurtre. Mu par une espèce d’instinct, Anthonio se retourna sur lui-même pour apercevoir un ennemi, en effet car il n’aimait pas cet Aidan le supposer parrain Irlandais. Il eu le goût d’aller lui parler mais il se retint et décida plutôt d’aller vers sa famille pour réconforter sa jeune nièce. Chemin faisant il s’arrêta à sa voiture pour aller se chercher un cigare car fumer l’aidait à prendre un peu de recul sur les événements et sur ses émotions personnelles. Si ce n’était pas lui qui avait commandé ce « geste », qui aurait pu le faire? Anthonio sorti de la voiture et se dirigea vers Aidan d’un pas sur et décidé. Il était en furie qu’il dû contenir avant son arrivé au point de destination. Il fixa directement l’Irlandais dans les yeux et lui dit :

-Il va falloir avoir une discussion inter racial dans très peu de temps mon cher O’Reilly.

Bon... Hawthorne avait une bonne excuse pour sa blessure, que sa soeur confirmait, mais par acquis de conscience, Mac s'y intéresserait de plus près, quitte à obtenir un mandat pour qu'un médecin l'examine. La bonne nouvelle, c'était que Makan était sur place, avec lui, elle était certaine qu'il n'y aurait pas les mêmes problèmes que la dernière fois... ce qu'il ne tarda pas à lui confirmer lorsqu'il vint vers elle et lui tendit la photo de la victime.

Un autre problème surgissait par-contre. Les papiers de la victime n'étaient pas là. Les avait-il laissés chez lui? Est-ce qu'il se les étaient fait voler? Voilà une chose que Mackenzie devrait garder en mémoire. Tout comme elle devrait penser à suggérer à la famille de déclarer la perte et/ou vol desdits papiers. La joie.

Mais comme si ça ne suffisait pas, voilà que Di Valastro leur faussait compagnie pour aller fumer un cigare... et s'arrêter devant O'Reilly. A quoi jouait-il, bon sang? Ça grouillait de flics partout, de journalistes qui n'avaient pas été sans remarquer la présence des deux hommes sur les lieux. Mackenzie poussa un soupir d'exaspération, jeta un coup d'oeil à son chéri en levant les yeux au ciel avant de s'excuser et d'aller rejoindre les deux bandits. Ça ne serait pas une journée facile...

- Monsieur Di Valastro, je vais vous prier de retourner auprès de votre famille afin que l'on puisse poursuivre l'interrogatoire. Quant à vous monsieur O'Reilly, je vais vous demander de ne pas trop vous éloigner, j'aurai sans doute des questions à vous poser.

Après quoi, Mackenzie s'écarta afin de laisser passer Di Valastro devant elle afin de rejoindre le reste de sa famille qui ne les avait pas quittés du regard.

- Bien... Poursuivons. commença lentement Mackenzie avant de brandir la photo de la victime pour la montrer à tout ce petit monde. L'un d'entre vous le connaissait?

James n’aimait pas ça, il a vu le parrain partir, il avait suivit sa route et avait vu l’Irlandais. Il était content que Mackenzie ait tout suivit et soit intervenu. Il n’était pas temps de commencer une guerre, ça ne valait pas la peine. Lorsqu’elle revient vers eux pour demander si quelqu’un le connaissait il leva la main et s’approcha de la policière. Il connaissait Georges depuis le début, il était même là quand Sarah l’avait engagé.

-C’est Georges Andrews, il travail ici depuis les débuts de la bijouterie. J’étais là le jour où ma sœur l’a engagé.
Il en profita pour regarder la photo discrètement, il put voir la fine ligne rouge sous la mâchoire de l’homme. Il avait été étranglé avec un fil de fer. James connaissait le sujet, il avait lui-même déjà utilisé cette façon de tuer un homme, il savait le genre de marque que ce style laissait sur la peau.

-Il a une charmante épouse, Amanda et deux enfants. Pourquoi ne pas juste l’avoir ligoté bon sens ou assommé, ils n’avaient pas besoin de le tuer. Ils sont stupide ou quoi ces voleurs? Plus personne n’a de respect pour la vie de nos jours.

Il secoua la tête, il pensait sincèrement ce qu’il disait. Georges avait deux enfants magnifiques qui grandiraient sans leur père. Tout ça par la faute d’imbécile qui voulait probablement faire du tord à son oncle. Georges n’avait aucun lien avec cette histoire, c’était stupide de s’en être prit à lui ainsi. Il devenait le dommage collatéral d’une guerre à finir entre Irlandais, Italien et autre organisation criminelle.

Quand Sarah avait vu son oncle aller se planter devant O'Reilly, Sarah avait craint un instant que ça ne tourne mal. N'aurait plus manqué que le ton monte pour que la presse relate toute l'affaire dans les journaux. Surtout que les journalistes n'avaient rien manqué et qu'ils avaient l'air de s'intéresser de près à la rencontre des deux chefs de clans. Heureusement, le lieutenant Fletcher était intervenu et avait su séparer habilement les deux opposants, sans que ça ne cause de remous. C'était déjà ça de pris.

Lorsque la jeune femme revint vers eux, ce fut pour leur montrer la photo de la victime. La photo de George. Sarah n'avait pas besoin de la regarder. Elle savait. C'était son employé. Il travaillait pour elle depuis les tous débuts et Sarah l'adorait. Savoir qu'il n'était plus là et savoir que sa mort pouvait être de sa faute... ça lui brisait le coeur. Si ça lui faisait un tel effet, elle n'osait imaginer ce que ça pouvait faire à Amanda et leurs deux enfants...

- George connaissait la règle en cas de vol ou de braquage. J'exige que tout le monde collabore. Je préfère perdre une fortune en pierres précieuses qu'une vie.

La joallière s'interrompit, la gorge nouée.

- Je peux affirmer sans craindre de me tromper qu'il n'était pas derrière ce vol. Il était trop... honnête pour tremper dans ce genre de magouille. ajouta-t-elle tristement.

Raffael était toujours en colère de la situation, mais il s’était calmé en entendant la flic dire à O’Reilly de rester dans les parages qu’elle avait aussi affaire à lui. De toute façon, que venait-il faire là lui? Il venait admirer son œuvre? Le jeune homme se détourna du criminel. James et Sarah étaient en train d’identifier l’homme sur la photo. Georges. Raff ne le connaissait pas, mais il savait ce que c’était que de perdre un parent en bas âge, il pouvait très bien imaginer la douleur des enfants de cet homme. Sarah se sentit obligé de dire que l’homme n’avait rien fait pour aider les cambrioleurs, elle en était sur. Il hocha la tête.

-Bien sur qu’il n’était pas dans le coup, on sait tous ici que ceux qui ont fait ça laissait un message. C’est évident. Sinon pourquoi l’auraient-ils tué? Je ne crois pas, comme James d’ailleurs, que les voleurs étaient des idiots. Non, c’est clair que c’est de l’intimidation.

Il se passa la main dans les cheveux avant de se tourner vers la policière, son ton c’était adoucit lorsqu’il s’adressa à elle. C’était la sœur d’Evy, il le savait. Sa jeune serveuse lui avait dit à quel point Mackenzie prenait à cœur son travail et qu’elle n’était pas corruptible comme bien d’autre.

-Ne les laissez pas s’en tirer comme ça, c’est injuste que mon père se voit montrer du doigt alors que ces pourris courent toujours.

Il y avait des moments comme celui où Di Valastro était venu se planter devant lui qu'Aidan n'arrivait pas à comprendre. Qu'est-ce qui lui avait pris à celui-là? Avec la presse dans les parages qui guettait leurs moindres faits et gestes, ce n'était pas très malin de sa part. Heureusement sa soeur avait réussi à empêcher que ça ne tourne mal en venant prier Di Valastro de rejoindre les siens. Ce qui était une bonne chose, car si Aidan avait dû le lui suggérer, il l'aurait sans doute fait de façon moins... diplomatique. Un autre point en faveur de sa soeur.

Évidemment, il fallait compter sur la policière pour vouloir le cuisiner un peu. Ce qui avait l'air de faire grandement plaisir au fils Di Valastro. En voilà un qui prenait très à coeur les affaires de son père... et pourtant, il n'y semblait pas lié. Aidan hocha la tête la tête lorsque sa soeur lui fit comprendre qu'elle n'en avait pas terminé avec lui... tout en prenant mentalement note de mener sa petite enquête sur Raffael Di Valastro.

Tout aurait pu dégénérer. Heureusement que sa belle brune savait comment réagir et le faire vite. Comme tout le monde, Makan se demandait ce que venait faire là le parrain des Irlandais. Était-ce le genre à revenir sur les lieux d’un crime comme tout bon psychopathe? Il écouta les Hawthornes parler de l’homme mort, il remarqua James qui regardait la photo subtilement. Et puis Raffael qui s’adressa directement à Mac pour qu’elle trouve ceux qui avaient fait ça. Il pouvait comprendre son envie. Il était relégué à jouer les observateurs, mais il ne se plaignait pas de sa position. Il vit un de ses hommes lui faire signe, ils étaient prêt et amenait la victime à la morgue. Il répondit d’un signe de tête et s’approcha de Mackenzie. Il se pencha à son oreille, il n’avait pas envie que la presse entendent ce qu’il avait à dire.

-Ils partent par l’arrière, question que les journalistes n’en fassent pas leur choix gras. Dans dix minutes ils seront à la morgue, ils m’appelleront dès qu’ils seront là-bas.

Tout avait été chronométré, il ne laisserait rien arrivé à ce pauvre Georges ou à un membre de son équipe. Il était hors de question qu’ils perdent quelqu’un.

Di Valastro avait fait ce geste juste pour voir ce que l’Irlandais ferait, il ne fut point surpris de la réaction d’Aidan ou plutôt du manque de réaction chez ce dernier. Anthonio savait que tout le monde avait vu son geste il pensait qu’en commettant ceci, la presse ferait des articles sur O’Reilly. Si la presse s’y intéressait peut-être que la police embarquerait dans le mouvement ce qui voulait dire moins de pression pour lui. Le « padrino » allait devoir parler avec son « ami proche » Monsieur H pour savoir de ce que lui pensait de cette soirée infernale en tout point. Monsieur H connaissait sans doute de petites fripouilles Irlandaise, sinon il allait devoir mettre ses hautes relations pour avoir des informations sur ce O’Reilly. Il devint pensif après que la policière lui ait fait quitter Aidan. « Qui a tué ce malheureux gardien? » se demanda t-il. Un chien qui aboya le sortit de sa torpeur. Il alla voir l’agente et lui demanda :

-Retrouvez ce tueur. Après quelques instants de silence il ajouta : Est-ce que je peux quitter les lieux?

Lorsque Makan lui chuchota à l'oreille qu'ils sortiraient la dépouille par la porte arrière, Mackenzie se contenta de hocher la tête. Si c'était ce qu'il avait décidé, elle lui faisait entièrement confiance. Il n'aurait pas agit de la sorte s'il avait eu le moindre doute.

- Parfait. J'aimerais qu'on nous prévienne dès qu'ils seront arrivés à la morgue. Tu peux m'arranger ça? ajouta-t-elle tout bas afin que seul Mak l'entende.

Reportant son attention sur tout son petit groupe, la jeune femme fit semblant de relire les quelques notes qu'elle avait prises depuis le début de l'entretient. Après quoi, elle releva la tête et demanda:

- Quelqu'un sait si la victime avait des ennemis, des ennuis sur le plan financier? S'il se sentait menacé dernièrement?

Elle garderait dans sa manche les questions concernant les activités du Parrain et le fait que sa nièce aie pu être visée justement à cause de leur parenté. Il lui fallait d'ailleurs prendre en note pour elle-même qu'elle se devait de se pencher sur leurs relations.

Et voilà que le Parrain lui demandait s'il pouvait partir. Mais il pensait quoi? Qu'il était à une partie de hockey et qu'il pouvait décider de partir comme ça parce que ça le lui disait? Dommage pour lui, mais Mackenzie n'en avait pas encore terminé. Et si jamais il s'entêtait, Mac le ferait amener au poste pour un interrogatoire. A lui de choisir.

- Comme je n'ai pas terminé, je préférerais que vous restiez. Néanmoins, je n'ai rien contre vous pour l'instant... Cependant, si vous quittiez les lieux, je pourrais être tentée de trouver votre départ louche et avoir envie de vous faire amener au Central pour un interrogatoire plus poussé... A vous de voir.

Puis se retournant vers les autres membres de la famille et redemanda:

- Alors? Quelqu'un sait si la victime avait des ennemis ou devait de l'argent à quelqu'un?

L’homme se passa la main dans les cheveux. Il se disait que son père aurait mieux fait de rester à la maison et d’attendre qu’il lui donne des nouvelles. Il avait les traits tirés et l’inspectrice semblait prendre un malin plaisir à vouloir le garder sur place. D’accord, elle faisait son travail, mais tout de même. Bon, il fallait réfléchir, lui donner ce qu’elle voulait et elle pourrait peut-être avancer dans son enquête. Raffael avait-il déjà vu cet homme dans son night club? Après réflexion, oui. Il s’en souvenait en fait à cause de la personne avec qui il était. Le fairy étant un établissement neutre tout le monde pouvait y venir, tant qu’on ne causait pas de casse ou qu’on ne tentait pas de faire des affaires louches ou illégales ou même les deux. Il hocha la tête.

-Je l’ai vu au Fairy, il était avec un Irlandais. Flanagan si je me souviens bien, ils sont cousins ou quelque chose du genre selon ce que j’ai comprit.

Ouais, bah Parrain ou pas, son oncle entendrait parler d'elle une fois que l'endroit ne grouillerait plus de flics et de journaliste. En agissant comme il le faisait, il poussait le lieutenant Fletcher à être encore plus mordante. Comme s'ils avaient besoin de ça en plus du reste. Et voilà que Raffael parlait d'un supposé lien avec un des hommes d'O'Reilly. Heureusement, sur ce point-là, elle pouvait les détromper immédiatement. Ça serait déjà ça de pris.

- Non, il n'est pas parent avec Flannagan... n'était pas parent. se reprit la jeune femme en secouant la tête. Il vit dans le même immeuble que Flannagan, ils ont pu boire un verre ensembles à l'occasion, mais ils n'étaient pas proches l'un de l'autre. George ne m'a jamais parlé de lui plus que d'un autre ami.

Sur ce point, Sarah était prête à mettre sa main au feu. Dès qu'elle aurait la permission de rentrer dans sa bijouterie, elle ouvrirait le classeur dans lequel elle gardait tous les papiers importants. Y compris les dossiers de ses employés, dossiers qu'elle faisait monter par un détective privé pour s'assurer que ses employés ne lui cachaient rien. Ça lui coûtait une fortune à chaque fois, mais c'était à ses yeux une dépense bien effectuée.

- Je pourrai également vous fournir les dossiers de tous mes employés quand vous m'autoriserez à entrer dans mon bureau. ajouta la jeune femme, pleinement coopérative.

James réfléchissait, tout en le faisant, il posa une main sur l’épaule de sa soeur et fit une légère pression se voulant réconfortant. Sa sœur était sur le pied de guerre et le comportement de Tonio l’agaçait. Elle devait croire qu’il faisait exprès mais James savait que son oncle était affecté par ce qui était arrivée dans le commerce de sa nièce. Avait-il croisé Georges quelque part ces derniers temps? Il essayait de défiler ce qui s’était passé dans les journées passées. Il se souvient d’une chose.

-Je l’ai croisé au zoo samedi passé. C’est vrai je me souviens, il était là avec ses enfants mais sa femme ne les accompagnaient pas. J’ai trouvé ça étrange d’ailleurs car habituellement elle ne les quitte jamais.

Maintenant qu’il avait dit ce qu’il avait vu, il pensait déjà à comment faire pour avoir accès aux dossiers de Sarah sans qu’elle ne le sache ou que ça ne soit suspect aux yeux de personnes. Il devait voir si cet homme avait un lien quelconque avec les Irlandais ou un autre gang.

Comme toujours, Aidan avec les oreilles qui trainaient et il prêtait attention à ce qui se passait du côté de sa soeur et du Parrain... tout en ayant l'air de s'en ficher comme de l'an 40. Ce qu'il entendit au sujet de Flanagan lui donna envier de serrer les poings. Il avait cru qu'après avoir exposé à Mackenzie qu'il n'était pour rien dans ce meurtre doublé d'un vol qu'il aurait la paix... mais là, avec le nom de Flanagan de mentionné, il pouvait faire une croix là-dessus. Le lieutenant viendrait le cuisiner, lui. Et Flanagan devrait en répondre. C'était quoi l'idée d'aller traîner avec un type qui travaillait pour une proche de Di Valastro? Qu'est-ce que Flanagan avait dans le crâne, bon Dieu?

Une chose était sûre: les services de Ronan seraient désormais nécessaires.

Aidan plongea la main dans la poche intérieure de son manteau et en extirpa son téléphone et appuya sur la touche de composition automatique attitrée à Ronan. Ce fut sans surprise qu'il tomba sur la messagerie vocale. Résigné, il dit tout bas:

- Prépare-toi à devoir accompagner Flanagan au poste de Police. Ma soeur semble être sur le sentier de la guerre ce matin.

Et il raccrocha sans plus de cérémonie. La journée s'annonçait palpitante.

Makan se tient en retrait, ce n’était pas le moment de distraire Mackenzie. Déjà qu’elle était tellement concentrée à contenir tout ce beau monde, elle n’avait pas comprit qu’il avait déjà mentionné que les employés du fourgon l’appelleraient dès leur arrivée à la morgue. Elle avait plutôt ordonnée qu’ils donnent signe de vie dès leur arrivé. Il pouvait comprendre, elle avait le parrain des Italiens, le chef des Irlandais et un cadavre sur les bras, on pouvait comprendre qu’il y avait de quoi perdre la tête. D’ailleurs, où était donc Charlie? Pourquoi n’était-elle pas en poste avec sa coéquipière? Il n’était pas habituel de lancer ainsi une inspectrice sans renfort dans la mêlée. D’accord, Mac était capable, mais tout de même, elle avait tout ce beau monde à gérer et à interroger. Elle avait toujours les officiers, mais il savait qu’elle ne les laisserait pas poser les questions à sa place. C’était trop gros pour qu’il y ait bavure et qu’elle en soit responsable car elle aurait laissé un bleu faire le travail à sa place. C’était important pour elle. Il resta donc en retrait attendant que ses collègues le contacte.

D’avoir ce refus, Anthonio s’y attendait, il ne fut donc pas surpris de la réponse de la policière. Il avait quand même un âge avancé mais c’était à lui de ne pas venir s’il ne voulait pas être obligé de rester pour peut-être répondre à des questions de policier. Il savait qu’elle ne pouvait rien prouver contre lui, il décida tout de même d’appeler son avocat pour qu’il vienne régler tout ça pour lui. Ant était en route vers son automobile quand il pensa soudainement que son fils ne devait pas aimer toute cette publicité autour de la famille. Il arrêta net et alla s’appuyer sur un mur pour s’allumer un bon cigare pour passer le temps plus vite, à défaut de ne pas avoir d’alcool. Son cigare fini, il décida d’aller voir Sarah pour savoir comment elle allait, voir si tout ça ne la bouleversait pas trop.

-Comment vas-tu sweety ?

Sarah n'avait plus qu'une chose en tête: que tout ça se termine rapidement et que la policière puisse commencer réellement son enquête. Il y avait une autre chose qui turlupinait la jeune femme: pourquoi avait-on ciblé sa bijouterie? Certes, le Parrain était son oncle, mais elle n'était aucunement liée à ses "activités". Elle n'aimait pas ça, n'aimait pas l'idée qu'on avait peut-être farfouillé dans sa paperasse, n'aimait pas l'idée d'avoir tout un tas de papiers à remplir... Elle voulait juste que tout ça se termine. Encore mieux! Elle voulait se réveiller de ce fouttu cauchemar et voir que finalement, ce n'était que ça: un très mauvais rêve. Malheureusement, la réalité la rattrappait toujours.

Elle était perdue dans ses pensées lorsque son oncle s'approcha d'elle et lui demanda comment elle allait. Que pouvait-elle répondre à ça? Elle n'allait pas bien, elle venait de perdre un employé - davantage un ami - qu'elle aimait beaucoup et tout ça était peut-être lié à son oncle. La jeune femme soupira et murmura:

- Je tiens le coup, mais j'imagine que je vais devoir redoubler de sécurité dans les jours à venir.

Ce qui voulait également dire qu'elle allait avoir plus d'un seul gardien de sécurité. Autant de jour que de nuit.